23 octobre 2018, vers 8h39, par un temps d'automne exceptionnel et devant un public estudiantin tout aussi exceptionnel, a émergé l'ébauche conceptuelle qui va guider ma recherche : être ostéopathe à soi-même.
Il faut, pour être ostéopathe, penser être d'abord ostéopathe à soi-même ou de soi-même pour oser penser être l'ostéopathe d'un autre... voici ce que je crois.
Revenant le 22 novembre sur cet écrit, après avoir ré-écouter la conférence de Pierre Tricot du 8 février 2017, à l'UCly, je vais compléter mon travail de sa réflexion :
un ostéopathe, ce n'est pas n'importe qui.
L'ostéopathie existe certes, mais c'est surtout en tant qu'ostéopathe qu'il s'agit de la penser. Autrement dit, si l'ostéopathie est, elle n'est que par l'ostéopathe qui la pratique, et ce n'est pas une somme de connaissances, mais davantage une pratique, voire un exercice de soi.
Elle naît de l'ostéopathe en une pratique subjective, personnalisable, et comme le disait Claude Porion, ostéopathe, c'est un conçu, un perçu et un vécu.
Donc, il s'agit plus de pratiquer en étant, que de connaitre en ayant, soit la vivre plutôt que
l'utiliser. Donc l'éprouver, l'appréhender par soi, en soi, pour la saisir ! D'où la nécéssité d'être en formation, sujet d'un ostéopathe, pour devenir un jour sujet de l'ostéopathie.
Il faut apprendre par soi, sur soi, en soi, davantage que dans les livres, mais penser en soi doit reposer sur des livres qui complètent la rationalité qu'exige notre ostéopathie.
D'où la difficulté à en parler simplement car il s'agit de prendre de la distance avec soi même pour tenter non de la rendre objective, mais de l'objectiver simplement, dans toute sa complexité avec des modèles qui ne sont peut-être pas à jour, en 2018 opérationnel vis-à-vis du système ostéopathique global convoqué par nos perceptions.
cette tentative n'est pas vaine si on s'étonne avec des outils anthropologiques comme
l'éthnométhodologie, ou des outils philosophiques, voire simplement des récits de pratiques comme témoignages servant de base à une étude critique des pratiques.
Si parmi vous, certain ont envie de me dire, par mail retour, comment ils conçoivent leur perception en tant qu'ostéopathe, je suis lecteur, en attente de vos témoignages : la question est : selon vous, par votre pratique, comment définir la perception en ostéopathie ?
[cyril.clouzeau@gmail.com]
Trouver le commun n'est pas chose facile sauf, si le commun est de penser l'ostéopathe bien plus que l'ostéopathie. Nous touchons au soin, dans sa dimension relationnelle tactile.
Ce qui revient à preciser, une ontologie de la pratique ostéopathique, avant de proposer une étude offrant une épistémologie de la perception, qui fonde toute pratique ostéopathique, bien au-delà de concepts théoriques ajoutés postérieurement à la synthèse fondatrice que notre bon Andrew Taylor Still propose en 1874, le fameux 22 juin, rapellant la révolution que propose Galilée lors de son procès, un certain 22 juin 1633, où devant abjurer il murmure "et pourtant elle tourne". Tout le mouvement épistémologique est là. C'est Gaston Bachelard, qui ouvre une perspective pour trouver un paradigme nouveau, cohérent et structuré pour une compréhension adaptée à la pratique manuelle ostéopathique fondée sur un ressenti.
Dire de l'osteopathie qu'elle est système, qu'elle est globale, qu'elle est subjective est une évidence qu'il faut désormais penser en une rationnelle proposition qui ne la dénature en rien. C'est de notre devoir génétique que de poursuivre la proposition d'Andrew Taylor Still.
Voila ma quête, qui devrait peut-être aboutir en 2019, ayant pris naissance en septembre 2013, avec des ostéopathe, par l'ostéopathie, que je pense vivre, plus que connaître.
Que retenir ?
Que l'on doit en premier lieu appliquer à soi-meme les principes de l'ostéopathie en pensant que le corps est unique, entier, système, et que sa physiologie est performante, qu'il est bon, juste et en soi parfait, quand on respecte l'environnement biologique, physiologique, climatique dans lequel il optimise son état.
Que fait l'ostéopathe ? Il lève l'obsacle, manuellement, intentionnellement pour redonner au corps son potentiel de circulation, des fluides, qui véhiculent la pression, la vie. Andrew Taylon Still offre à son concept du Blood Seed une dimension biomécanique non assumée par l'universalité des 30000 ostéopathes exerçant en France. Plus fort encore, la première école d'ostéopathie Française, via Paul Geny, ne dispose pas de ressources bibliographiques pour appuyer sa formation, puisque le livre d'AT Still n'est pas traduit en français, et peu lisent l'américain du XIXème siècle... Il faut attendre Pierre Tricot, pour qu'en 1997 le livre soit accessible à une première traduction. Donc on peut imaginer la transmission orale, avec la déformabilité interpréétative possible pendant 35 ans ! Soit 7 promotions à apprendre une ostéopathie sans jamais accèder à la source ... Et Pierre, humblement, ni traducteur, ni historien, et "non fluent" de dire Still illisible... montre à quel point la subjectivité de la pratique repose aussi sur une libre interprétation, de parole de formateurs en formateurs, sans jamais prendre racine sur une terre américaine non eploitée, car non explorée.
Stupéfiant, pour autant, compréhensible, quand on s'apercoit de la culture française.
Mais il y a une entorse culturelle mineure, qui devra attendre 2017 pour obtenir réparation.
L'ostéopathie est américaine, dans un contexte de frontière dont nous n'avions compris le sens : Tanguy Villerbu, nous le donne, ce 8 février 2017, et commence la panser les erreurs historiques tant diffusées au sujet de l'ostéopathie. Et je suis de ces colporteurs d'approximations, pour amuser étudiants et patients, pour qui, j'aurai du, vérifier les mots à la source. C'est à la source que l'eau est pure. J'ai comme certains, cru le charisme de mes enseignants, la vigueur de leurs anecdotes historiquement fausses, par économie de recherche. Alors, grâce à Victor Lopez, Jean-Marie Gueullette, nous avons, la possibilité de remonter à la source, pour saisir ce qui a été partiellement pris. J'emprunte ce chemin vers un savoir plus authentique, et vous invite à suivre cette voie. Keep it pure friends... disons !
Que notre corps dispose des ressources nécessaires à la conduite de la vie bonne, juste en respect des systèmes qui le compose, et de l'environnement dans lequel il évolue.
Qu'il dispose de ressources d'autoguérison à la condition de ne pas avoir subi de traumatismes qui ne peuvent faire appel à une auto-cure corporelle physiologique.
Penser la physiologie de la santé en pensant que nous n'avons besoin de rien d'autre que de se penser, se connaître et respecter les principes de vie équilibrée, pour savoir comment notre corps évolue à partir de point référent dit fulcrum.
Autre notion à comprendre, saisir dans son origine et sa perspective, voila objet de recherche pertinent, qui demande une lecture des enfants de Still, Sutherland, Becker, pour apprivoiser le sens. Je pense que l'ostéopathie est encore sauvage, et doit sinon être dressée, plutôt s'apprivoiser, nous devons savoir en soi, ce que les principes et pratiques signifient. Seul un ostéopathe acquiesse, quand un confrère lui dit, j'ai trouvé une densité intra-osseuse, que j'ai traité après écoute pour redonner au foie sa motilité... je me remet au crâne pour vérifier ton Mécanisme Respiratoire Primaire, là aussi, combien disent Mouvement, au lieu de Mécanisme, pire encore, certains penseront que "c'est pareil"... Mais que signifie réellement tout cela ? si je ne sais définit un fulcrum, si je ne sais parler de MRP, de blood seed, de perception, et de techniques HVLA, comment se réclamer de l'ostéopathie ? Pire encore à mes yeux, la diviser, et penser le "structurel", le "viscéral", le "cranien", en les comparant, en essayant, dans d'inutiles mémoires non accessibles à la critique, de voir quelle technique est la plus efficace... quel désarroi, les mains m'en tombent, face à l'incompréhension de l'unite de la pratique, de l'incompréhension de la notion de systémique, où agir sur la peau est agir sur l'os, qui par continuité tissulaire agit sur l'aponévrose, lien mécanique majeur du corps, qui transmet la tension, la traction alors que les liquides transmettent la pression. Il faut des sciences dans l'ostéopathie, pour comprendre la mécanique des fluides, et des solides, et les états de la matière, pour saisir comment le mouvement se transmet, et se pense. Bien sûr, que la seule définition que mérite l'ostéopathie est la loi de l'esprit, de la matière et du mouvement, et dans cet ordre, car l'un génère l'autre, pour que le troisième soit le lien.
Je vais y consacrer une part de mes recherches, et propose un lien simple et complexe.
https://www.esprit-matiere-mouvement.fr/
C'est en se pensant que l'on peut proposer une posture disponible à l'autre comme étant le point d'appui momentané, le temps d'une consultation, où l'autre souffrant, peut prendre appui sur nous pour organiser son mouvement, et reprendre son potentiel en gardant vif à
l'esprit que je ne parle que d'atteintes fonctionnelles soit non organiques.
Et si nous réagissons au fonctionnel avant que le temps ne convoque l'organique, alors, nous restons en état de santé, sans risquer de passer en état de maladie qui devrait convoquer la médecine, ou la chirurgie pour réparer, enlever, suturer, modifier, changer...
Tout est question de temps, et penser l'ostéopathie en santé, comme préventive, en posant conceptuellement la dysfonction ostéopathique comme facteur de risque plutôt que mal en soi, propose une complémentarité assez limpide avec la médecine. Tout est question de temps et de partenariat en santé. Il faut crééer des synergies de soins dont le patient est le centre.
Bien sur mon propos est dense, car il est destiné aux ostéopathes qui veulent le penser et critiquer ma proposition de voir un impératif implicite à se penser ostéopathe avant de l'être, et d'être ostéopathe pour soi, avant de penser l'être pour un autre : le patient.
Donc, en première proposition : soyez en premier ostéopathe de vous-même, pour trouver la cohérence nécessaire à penser l'écologie totale et intégrative que réclame le fait en soi d'être ostéopathe.
Mon patient arrivant, je laisse ce texte en suspension... mais je le reprendrai dès que possible, je m'y engage.
L'ostéopathie mérite une explication, plus simple, plus claire, plus précise, et surtout un paradigme, car en l'état, malgré la pratique et l'explosion démographique non maitrîsée des exclusifs, pour laquelle j'accuse TOUTES LES ECOLES de France d'avoir profité largement de la ressource financière des familles françaises, l'ostéopathie n'a pas le rang et le statut qu'elle mérite. Alors certains ASP, Associations Socio-Professionnelles vont proposer de la lumière sur la pratique, ou des mythes, ET, je tiens à sortir de la mythologie non fondée qui revêt notre ostéopathie, conduisant inévitablement à son rejet par certains.
Dr Roger Parot, chirugien pédiatrique lyonnais célébre, et performant, anime, ou à animé, un site, qui mérite d'exister. Oui, je tiens en respect cet homme de raison, qui méthodologiquement parlant, apporte une critique fondée sur la pratique ostéopathique et le paradigme absent de sa conceptualisation. J'ai, pu, avec une vraie sympathie m'entretenir près de 3h avec lui, en son office de la clinique du Val d'ouest, et j'atteste, d'une convergence de nos réfléxions communes, car nous avons la même visée : aider les patients, et encore plus les jeunes patients, en ne leur faisant pas perdre de temps, ni de chances de guérison.
Pour vous, curieux et penseurs, allez voir son site :
Nous en parlerons, ensuite, quand vous aurez lu, et je vais le contacter pour lui demander si je peux en ligne, retranscrire notre entretien de près de 3h... dont je ne prendrai que quelques extraits, avec certes un biais de sélection... ma subjective façon de l'entendre...
Mais celui que vous prenez à tort pour l'ennemi de l'ostéopathie, est un ami de la pensée critique, et ses arguments méritent une écoute, et si, j'ai pu, en cours, paraphraser ses propos, à une époque où je ne le connaissais pas, je reviens aujourd'hui, dire, qu'il a raison en certains points, et je confirme la brillance de sa vision, la qualité de sa pensée, en ne déclarant aucun conflit d'intérêt, avec un vrai et pur chirurgien, un homme qui travaille de ses mains, par la raison et la justesse d'une clinique... Chirurgiens et ostéopathes devraient facilement se serrer les mains, non ?